S’accepter comme on est, s’aimer comme on est, avoir confiance en soi, cela ne semble pas si facile. Et si nous ne pouvons pas nous accepter, nous aimer, nous faire confiance quand il s’agit de nous, comment pourrions-nous le faire avec les autres ? La personne la plus importante dans notre Vie, c’est nous-même. Tout commence par nous. Les autres ne sont qu’un reflet de nous-mêmes. Ce n’est pas le regard des autres qui nous évalue, c’est nous qui nous nous évaluons, ou qui nous nous dévaluons. Pour gagner en estime de nous, il s’agit d’aller à notre rencontre, de nous reconnaitre, dans notre être essentiel, de reconnaitre notre vraie nature et de nous aimer, en évitant les pièges de l’égo.
« Tu devrais faire cela » ou « Tu ne devrais pas faire ça ! », « Tu n’as pas réussi », « Non, tu ne feras pas ce que tu veux ». Notre éducation, qu’elle soit familiale ou scolaire, met souvent en évidence ce qui ne va pas, elle nous empêche de faire ce que nous voudrions faire, d’être qui nous voudrions être. Elle nous apprend aussi les conditionnements qui vont s’imprimer en nous et qui vont nous faire agir et réagir tout au long de notre vie, tant que nous ne nous sommes pas libérés de ces empreintes du passé. Et ces empreintes sont bien enfouies, et pour en sortir nous devons grandir dans la conscience, dans la conscience de soi.
Tous les problèmes d'ordre physique, émotionnel ou mental proviennent principalement de cinq blessures importantes de l’enfance : le rejet, l'abandon, l'humiliation, la trahison et l'injustice. En tant qu’adultes, nous réagissons en fonction de celles-ci, tant qu’elles n’ont pas été reconnues et guéries. Et ce n’est que dans l’amour et la conscience que la blessure peut être guérie.
Comment s’aimer ? Le premier pas est de s’accepter tel que l’on est.
Ce premier pas nous permettra d'entreprendre la bonne démarche de guérison, celle qui mène au résultat recherché : être nous-même.
Mais qui sommes-nous ? Notre ego, qui pense défendre au mieux notre personnage, la personne que l’on croit être, le rôle que l’on joue, est habile à jouer avec notre estime de nous et notre perception de nous-mêmes. Nous nous identifions à un rôle. Et notre ego nous pousse à nous comparer à l’autre, et nous donne un sentiment d’infériorité ou de supériorité, et nous emmène vers la jalousie, l’envie, le dégoût, la honte. Dès que nous nous comparons, nous sommes dans l’ego. Dès que le regard des autres guide ce que nous faisons, nous sommes dans l’ego. Dès que ce que nous avons, possédons, est plus important que ce que nous sommes, nous sommes dans l’ego. L’égo défend une image, un personnage. En fait, il s’identifie à une illusion. Mais reconnaitre l’illusion, c’est s’en libérer. S’accepter tel que l’on est, c’est reconnaitre l’illusion, c’est accepter sa lumière et son ombre, c’est accepter sa nature véritable.
Notre valeur ne se mesure pas selon notre apparence, notre physique, notre intelligence, nos possessions. Ceci est notre fausse identité. Ces représentations nous éloignent de qui nous sommes. Si nous y sommes attachés, cela devient un obstacle pour accéder à notre nature véritable. Nous accepter, c’est lâcher-prise sur nos fausses identités, sur nos désirs inculqués par la société de consommation. Ne pas se prendre pour ce que l’on n’est pas. Mais exister pour ce que nous sommes réellement.
Pour s’aimer vraiment, inconditionnellement, il existe plusieurs chemins. Un de ces chemins, c’est de se faire confiance, et de faire confiance à la vie. Aimer ce que l’on est, quand on est nu. Accepter ses failles, ses fragilités, ses échecs. Se connecter à ses peurs et les ressentir pour les traverser. Quand on est dans l’amour, il n’y a plus de peur. Et faire confiance à la vie, aimer la vie, en cultivant notre gratitude, s’ouvrir à ce que la Vie nous offre. Et quand la confiance est atteinte, nous devenons libres, libres du regard des autres, car nous nous sommes connectés à quelque chose de plus grand que nous. Et la vie prend son véritable sens.
Nous ne sommes plus dans la comparaison, la compétition, mais dans l’accueil et dans l’altruisme. L’amour que nous ressentons pour nous peut s’épanouir et se répandre telle une onde tout autour de nous. Cet amour commence par notre centre, par notre cœur, par l’amour de nous-mêmes. Ce n’est pas d’aimer notre personnage, mais d’aimer notre nature profonde, sans peurs, sans reproches, avec bienveillance et confiance. Notre puissance devient immense, et l’estime de soi n’est plus une question. Nous n’avons rien à prouver, à démontrer, à défendre. Nous sommes uniques. Nous sommes, tout simplement.
Bouddha nous indique un autre chemin. "Aimez-vous vous-même et observez; aujourd'hui, demain, toujours". Osho nous dit que c'est l'un des plus profonds sutras de Bouddha. Il explique : « Aimez-vous… dit Bouddha et il ajoute ensuite immédiatement : … et observez. C'est cela la méditation, observer c'est le terme qu'emploie Bouddha pour méditer. Mais la première condition est de vous aimer et ensuite d'observer. » « Être est le plus grand miracle et la méditation ouvre les portes à ce grand miracle. Mais seul un homme qui s'aime peut méditer ; autrement vous vous dérobez toujours à vous-même, vous vous évitez. Méditer veut dire être avec soi-même. »
Observer, c’est être conscient de tout ce qui nous entoure, de nos sensations. Plus nous observons, plus notre conscience grandit, plus notre amour grandit. Méditer, c’est apprécier ce que l’on est. « Un homme qui s'aime se respecte lui-même et un homme qui s'aime et se respecte, respecte également les autres, parce qu'il sait : 'Tout comme je suis, les autres sont. Tout comme j'apprécie l'amour, le respect et la dignité, les autres aussi. »
Ainsi, « aimez-vous vous-même » n’est pas un commandement narcissique, ou égoïste, s’il s’agit d’aimer sa nature véritable. Dès que l’on observe, nous sortons du piège de l’identification, et nous n’avons plus à nous défendre ou à nous comparer. Cela nous apporte la plénitude de la réalisation. Par contre, si nous donnons de l’énergie à la personne que nous croyons être, à ce qui est faux en nous, alors nous allons continuer à vivre ce combat quotidien pour l’estime de soi, combat sans fin qui ne conduit nulle part.
S’accepter de façon inconditionnelle et s’aimer soi-même est donc bien la condition sine qua non pour mener une vie heureuse et comblée, sans crainte du regard des autres. La vigilance et la conscience nous permettent d’accéder à notre nature véritable et de ressentir cette énergie d’amour qui déborde en nous et se partage tout autour de nous.
« Si tu sais qui tu es, tu n’auras jamais peur. Car, qui pourrait rejeter une telle magnificence ? Mais si tu ne sais pas Qui Tu Es, alors tu te crois bien inférieur. Fais l’expérience glorieuse de qui tu es vraiment et de qui tu peux être. (Dalaï Lama) »
Par Catherine Mottet et Denis Maugain
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